Neuf soldats sud-africains ont perdu la vie dans l’est du Congo, une zone en proie au conflit, a annoncé samedi le ministère sud-africain de la Défense. Cela survient alors que les forces congolaises et les Casques bleus tentent de stopper l’avancée des rebelles soutenus par le Rwanda vers Goma.
Selon deux sources militaires, les alliés de la République Démocratique du Congo ont réussi à repousser une offensive nocturne contre cette ville de plus d’un million d’habitants. Des explosions puissantes ont retenti dans les premières heures du matin, secouant la ville.
Le M23, groupe rebelle actif depuis trois ans dans cette région riche en minerais, a intensifié ses attaques en janvier, prenant davantage de territoire. L’ONU a mis en garde contre le risque d’une guerre régionale élargie.
Après deux jours de combats acharnés vendredi, deux soldats sud-africains de la mission de maintien de la paix de l’ONU et sept autres membres de la force régionale sud-africaine ont été tués, a indiqué la Force de défense nationale sud-africaine. L’armée a précisé que les forces sud-africaines s’étaient battues courageusement pour empêcher les rebelles d’atteindre Goma, les repoussant finalement.
Ces décès surviennent après une escalade des violences, qui ont également coûté la vie au gouverneur militaire du Nord-Kivu cette semaine.
À Goma, la situation semblait calme samedi, les habitants reprenant leurs activités sous une forte présence policière, ont rapporté nos confrères de Reuters.
L’ONU a annoncé samedi qu’elle avait commencé à évacuer temporairement son personnel non essentiel de Goma en raison de la détérioration de la sécurité.
Le Congo, l’ONU et d’autres accusent le Rwanda voisin d’alimenter le conflit en soutenant les rebelles avec des troupes et des armes, ce que le Rwanda dément. Toutefois, l’intensification des combats a suscité de nouveaux appels à un retrait rwandais.
“Le Rwanda doit cesser de soutenir le M23 et se retirer”, a affirmé l’Union européenne dans un communiqué samedi. Le gouvernement rwandais n’a pas répondu à la demande de commentaires.
Le M23 avait brièvement occupé Goma lors d’une rébellion en 2012, entraînant des sanctions internationales contre le Rwanda. À l’époque, les rebelles contrôlaient moins de territoire qu’aujourd’hui.
L’insécurité a aggravé une situation humanitaire déjà critique dans l’est du pays, contraignant 400 000 personnes à fuir leurs foyers depuis le début de l’année, selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés.
“La situation des civils à Goma est de plus en plus périlleuse et les besoins humanitaires sont colossaux”, a déclaré Human Rights Watch.
Le Conseil de sécurité de l’ONU tiendra une réunion lundi pour discuter de cette crise.